Au lendemain du match joué contre les Ravens, un premier bilan sur les Colts s’impose. Indianapolis pointe à la première place de sa division avec une fiche de 3 victoires et 2 défaites, à égalité avec les Texans, que nous rencontrons dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les raisons de ce bilan de 3-2
Rodage de début de saison oblige, les Colts ont montré des visages assez différents au cours de ces cinq premiers matchs. Certaines constantes ont cependant émergées. Mais commençons par revenir rapidement sur les raisons principales de chacun de nos cinq résultats. Notez bien que plus un secteur possède de potentiel, plus je suis sévère avec celui-ci (ce qui explique que je puisse parfois épargner la défense, et moins souvent l’attaque).
Semaine 1, à Denver : défaite 24 à 31
Lors de ce premier match de la saison, Andrew Luck manque de peu de réaliser un nouveau comeback. Denver était largement favori mais le contenu du match a montré que les Broncos étaient clairement prenables, ce qui laisse d’autant plus de regrets. Indy n’a pas réalisé un match suffisamment bon pour l’emporter.
Raisons principales de cette défaite :
- Un Luck parfois imprécis et des receveurs peu démarqués, ce qui a produit un jeu de passes qui n’était pas à la hauteur du potentiel de cette escouade. Et ce malgré une bonne performance de la ligne en protection de passes.
- Une incapacité chronique de nos ILB et S à couvrir le TE adverse, qui inscrit 3 TDs !
- Une inefficacité en red zone en première mi-temps, laissant s’envoler l’écart au tableau d’affichage. Indy ne prend que 3 points sur ces 2 premières incursions dans les 20 yards adverses.
Semaine 2, réception de Philadelphia : défaite 27 à 30
Cette rencontre laisse encore plus de regrets que la précédente, tant les Eagles nous ont fait des cadeaux en première mi-temps en étant particulièrement inefficaces dans notre red zone. Indy a mené une grande partie de la rencontre, avant de se faire rejoindre puis dépasser en fin de match.
Raison principale de cette défaite :
- Le coordinateur offensif Pep Hamilton, incapable de changer sa stratégie initiale basée essentiellement sur le jeu au sol. A partir du moment où Philly a réussi à stopper notre jeu de course, qui leur avait certes fait mal en première mi-temps, Hamilton aurait du appeler beaucoup plus de jeux de passes. Avoir dans son équipe un QB comme Andrew Luck et s’en servir si peu est presque une faute professionnelle… Une fois les oiseaux verts passés devant nous au score, l’attaque aérienne était trop rouillée pour aller chercher la victoire. L’interception en fin de match alors qu’un FG était à portée est aussi due à une grosse erreur de playcalling offensif.
Semaine 3, à Jacksonville : victoire 44 à 17
Un bon carnage intradivision comme on les aime. Superbe match offensif et défensif. La titularisation de QB Chad Henne nous a également bien aidé.
Raisons principales de cette victoire :
- Andrew Luck (31 sur 39 pour 370 yards, 4 TDs), épaulé par une ligne offensive en pleine forme.
- OC Hamilton, qui redonne la priorité au jeu de passes. Un playcalling qui permet à 9 joueurs différents de réceptionner au moins 2 passes chacun !
- Le QB adverse et sa ligne catastrophique, qui fait briller notre pass rush habituellement faible.
Semaine 4, réception de Tennessee : victoire 41 à 17
Un bon carnage intradivision comme on les aime, bis. La défense est moins impressionnante mais profite de cadeaux de nos adversaires. L’attaque aérienne est quant à elle une nouvelle fois inarrêtable !
Raisons principales de cette victoire :
- Andrew Luck (29 sur 41 pour 393 yards, 4 TDs, INT), épaulé à nouveau par de bons linemen et receveurs.
- Les WRs adverses qui nous donnent des fumbles et interceptions. QB Whitehurst réalisait pourtant un match correct.
- L’onside kick assassin au 1er QT, décision agressive de Pagano magnifiquement exécutée par McAfee, Doyle et Whalen.
Semaine 5, réception de Baltimore : victoire 20 à 13
Première victoire face à un gros adversaire cette saison. Cette rencontre surprend car, une fois n’est pas coutume, c’est la défense qui est allée chercher cette victoire, alors que l’attaque a eu beaucoup de mal face à une belle défense des Ravens.
Raisons principales de cette victoire :
- Pagano et le coordinateur défensif Greg Manusky, qui, par une utilisation bien dosée de différents types de blitz, ont su mettre beaucoup de pression sur Joe Flacco.
- Le pass rush produit par le front seven, qui au-delà des phases de blitz, a réussi à souvent prendre le dessus sur une des meilleurs lignes offensives de la NFL.
Ce qu’il faut retenir de ce début de saison
En attaque :
Comme prévu, l’attaque aérienne est notre point fort. Dans un bon jour, je pense qu’elle peut disséquer n’importe quelle défense de la ligue. Encore faut-il ne pas la brider en appelant trop de jeux de course…
La bonne surprise est que la ligne offensive est excellente en pass protection en ce début de saison. LT Castonzo confirme le bon niveau qu’il avait l’an passé. L’excellent rookie LG Jake Mewhort et le revenant C AQ Shipley ont provoqué une amélioration considérable de notre ligne intérieure. Le sophomore G Hugh Thornton est passé côté droit et fait un début de saison convenable mais perfectible. RT Cherilus est assez décevant. Notons toutefois que l’ensemble de la ligne reste mauvaise en run blocking. Richardson et Bradshaw ont toujours très peu d’espaces pour prendre des yards au sol.
TE Jack Doyle est l’autre belle surprise. Il s’avère particulièrement utile en lead block et en réception. Le rookie Donte Moncrief est très satisfaisant, malgré la concurrence féroce au poste de WR. Considéré par les analystes comme un monstre athlétique dont la technique doit être travaillée, force est de constater que, sur les quelques snaps où il a été impliqué, sa technique a été impeccable tant en matière de réception que de blocks.
Au rayon des « non-surprises », on retrouve les joueurs dont le talent se confirme (Luck, Wayne, Hilton, Bradshaw, Allen) et ceux dont les limites restent criantes (Richardson et Fleener, bien qu’ils aient tous deux montré des signes encourageants face aux Ravens). Signalons qu’Hakeem Nicks n’a pas encore brillé, sans toutefois être mauvais non plus. Cela reste donc une amélioration par rapport à Darrius Heyward-Bey.
En défense :
Je l’ai épargnée plus haut lorsque j’évoquais nos défaites contre Denver et Philadelphia mais il est évident que la défense est notre point faible. Le manque de talents et les blessures dans ce secteur limitent nos chances d’aller loin en play-offs. Toutefois, la victoire en semaine 5 contre Baltimore a laissé entrevoir une très nette amélioration. Il faudra confirmer cette performance par la suite.
Le front seven est faible (voire parfois très faible). S’il est correct contre la course, il n’imprime pas encore assez de pression sur le QB adverse. La grave blessure de Robert Mathis est une lourde perte à ce niveau. J’évoquais d’ailleurs dans l’analyse d’avant-saison ma préoccupation d’un pass rush si dépendant d’un seul joueur… OLB Werner a été aux abonnés absents lors des 4 premiers matchs et, hormis son match face aux Ravens, il constitue pour moi la plus grosse déception de ce début de saison. Cory Redding est le seul vrai talent de ce 7 de devant. Les ILBs sont très faibles en couverture de passes. Les retours de DE Arthur Jones et ILB Jerrell Freeman devrait un peu améliorer la situation.
L’arrière-garde fait en revanche un début de saison très satisfaisant. Si Landry est toujours nul en couverture, S Mike Adams réalise une entame de saison plus que correcte. Vontae Davis a quant à lui atteint un niveau de shutdown corner. Il n’a concédé aucun touchdown depuis la semaine 14 de la saison passée ! Greg Toler commet trop de holdings/DPI mais reste un CB2 correct. Darius Butler continue d’être dominant en tant que nickel back.
Au niveau des équipes spéciales :
En retour de coup de pied, Indy ne fait rien d’extraordinaire (voire même des bêtises, lors du match 5) mais les autres domaines sont actuellement au top. McAfee a été élu meilleur joueur AFC de special team du mois de Septembre. En NFL, il est premier en onside kicks réussis (2) et deuxième en yards par punt (49.3). Vinatieri a réussi tous ses field goals (10/10). La couverture de retour de coups de pied est quant à elle irréprochable (avec notamment d’excellents gunners comme Sergio Brown et le rookie Loucheiz Purifoy). L’arrivée en début de saison dernière du coordinateur Tom McMahon a véritablement transfiguré nos équipes spéciales, historiquement faibles à Indy.
Au niveau du coaching :
Il est ardu de juger la performance du coaching staff en ce début de saison. Je pense qu’elle s’est nettement amélioré en attaque, après deux premiers matchs très critiquables. On peut tirer un coup de chapeau au coach de la ligne offensive, Joe Gilbert, pour le travail réalisé à l’inter-saison. Du côté de la défense, Manusky me semble sur la bonne voie grâce à une utilisation judicieuse de blitz packages.
Dans tous les cas, les entraîneurs seront jugés principalement sur leur capacité à faire des Colts une équipe qui soit forte de manière régulière. Indy ne peut se permettre d’être aussi inconstant que la saison dernière. Après seulement 5 rencontres, il est trop tôt pour savoir si le staff a réussi son travail sur ce point.
Projection sur la suite du calendrier
Contrairement à ce qui avait pu être annoncé lors de sa parution, le calendrier des Colts est loin d’être facile. Toutefois, Indy peut s’estimer heureux d’évoluer dans une division faible. La qualification en play-offs se jouera sans doute sur la double confrontation avec les Texans. Si celle-ci se solde par deux victoires, les Colts pourraient même espérer terminer à l’une des 2 premières places de la conférence tant le niveau de l’AFC paraît peu élevé cette saison.
Semaine 6 à 11 (bye week en semaine 10) :
@ Houston Texans
Cincinnati Bengals
@ Pittsburgh Steelers
@ New York Giants
New England Patriots
Sans doute la partie la plus difficile du reste de notre calendrier. Je pense que l’on peut légitimement espérer 3 victoires sur ces 5 rencontres.
Semaine 12 à 17 :
Jacksonville Jaguars
Washington Redskins
@ Cleveland Browns
Houston Texans
@ Dallas Cowboys
@ Tennessee Titans
Une fiche de 5 sur 6 est largement réalisable.
Pronostic : bilan de 11 victoires et 5 défaites, comme en 2013 et 2012.